Édition du vendredi 24 avril 2015
Pour l'UFC-Que choisir, le tri et le recyclage des déchets restent insuffisants
Dans une étude au vitriol rendue publique hier, l’UFC-Que choisir critique sévèrement la politique de prévention et de tri des déchets, provoquant dans la foulée une réaction tout aussi âpre de l’organisme Éco-Emballages.
L’association de consommateurs « s’indigne » du décalage entre la facture des ménages relative aux déchets qui « s’envole » (« +24 % de 2008 à 2012 » ) et les résultats, jugés décevants : selon l’UFC, « seuls 23 % des déchets sont recyclés ». Elle précise que ces chiffres concernent bien les déchets ménagers et assimilés : en 2011, 60 % de ces déchets ont été éliminés, 15 % compostés, et 23 % recyclés. D’ici 2020, poursuit l’UFC, la France risque de n’atteindre que péniblement les 33 % de déchets recyclés – alors que l’objectif fixé par l’Europe est de 50 %.
Notons que ces chiffres incluent les déchets de type gravats ou mobilier, qui ne sont pas ou peu recyclés, ce qui fait baisser la moyenne.
Cherchant à identifier les causes de ces résultats insatisfaisants, l’association pointe une mauvaise application du principe pollueur-payeur, avec des Éco-organismes qui « ne jouent pas pleinement leur rôle ». En cause, selon l’UFC : la multiplication des organismes qui rendent la politique pollueur-payeur « illisible et inefficace » ; des sanctions « au mieux ridicules au pire inapplicables » ; et un manque de contrôle.
L’UFC dénonce aussi le manque de prévention et de communication en amont pour inciter les consommateurs à réduire leurs déchets, ainsi que « la myriade de logos, source de confusion ». Elle rappelle par exemple que 60 % des Français pensent, à tort, que le « point vert » signifie « produit recyclable ».
L’association propose plusieurs mesures, qu’elle souhaiterait voir intégrer dans le projet de loi de transition énergétique : « rationaliser l’organisation des filières », en créant une seule autorité administrative « capable de contrôler et de sanctionner les acteurs », et en « centralisant au sein d’une même entité les moyens financiers et techniques nécessaire à la prévention ».
Elle propose également de réformer la signalétique et de « supprimer les labels superflus ».
Autre proposition : « Une réforme du mécanisme de couverture des coûts de collecte et de tri des collectivités afin qu’il prenne en compte les spécificités des collectivités locales et couvre la totalité des coûts de collecte optimisée une fois la vente des matériaux recyclables déduite. »
L’organisme Éco-Emballages a aussitôt réagi, par voie de communiqué, à cette étude, déplorant « des inexactitudes et des amalgames ». Il estime par exemple qu’il serait plus juste, au lieu « d’agréger des chiffres », de rappeler que « 67 % des déchets d’emballages ménagers » sont recyclés.
S’il se dit « conscient des progrès qu’il reste à accomplir », l’organisme rappelle que « 7 milliards d’euros ont été investis pour financer le dispositif de tri et de recyclage », et que la Cour des comptes elle-même a souligné « la pertinence du dispositif et l’efficacité des entreprises de la grande consommation et de la distribution pour prendre charge la responsabilité de la fin de vie des emballages ». Il estime enfin être conscient des progrès à faire en terme de communication : « Eco-Emballages tient à rappeler qu’elle a d’ores et déjà fait évoluer le Point Vert vers la signalétique Info-Tri Point Vert, pour simplifier le geste de tri des consommateurs en permettant d’afficher les consignes de tri directement sur les emballages. »
Quant à l'Association des maires de France, elle se montre fort réservée sur les propositions de l'UFC pour réformer le système. « Une autorité unique pour contrôler les acteurs ? Pour moi, elle existe déjà et s'appelle le ministère de l'Écologie », explique ce matin Sylviane Oberlé, responsable du service prévention des pollutions de l'AMF. « Si ce qui est proposé, c'est une nationalisation du dispositif, autant le dire clairement, mais nous y serions totalement opposés, car cela reviendrait à déposséder les collectivités de leurs prérogatives.» Quant à la proposition de réformer le système pour « prendre en compte les spécificités des collectivités locales », elle ne suscite pas plus d'adhésion à l'AMF : « Cette proposition, estime Sylviane Oberlé, révèle une vraie méconnaissance du dispositif – qui est aujourd'hui fondé sur l'accès au dispositif pour toutes les collectivités. Le système proposé reviendrait à imposer les modalités de tri et de collecte aux collectivités, ce qui me paraît inacceptable pour les maires.»
Télécharger l’étude de l’UFC-Que choisir.
L’association de consommateurs « s’indigne » du décalage entre la facture des ménages relative aux déchets qui « s’envole » (« +24 % de 2008 à 2012 » ) et les résultats, jugés décevants : selon l’UFC, « seuls 23 % des déchets sont recyclés ». Elle précise que ces chiffres concernent bien les déchets ménagers et assimilés : en 2011, 60 % de ces déchets ont été éliminés, 15 % compostés, et 23 % recyclés. D’ici 2020, poursuit l’UFC, la France risque de n’atteindre que péniblement les 33 % de déchets recyclés – alors que l’objectif fixé par l’Europe est de 50 %.
Notons que ces chiffres incluent les déchets de type gravats ou mobilier, qui ne sont pas ou peu recyclés, ce qui fait baisser la moyenne.
Cherchant à identifier les causes de ces résultats insatisfaisants, l’association pointe une mauvaise application du principe pollueur-payeur, avec des Éco-organismes qui « ne jouent pas pleinement leur rôle ». En cause, selon l’UFC : la multiplication des organismes qui rendent la politique pollueur-payeur « illisible et inefficace » ; des sanctions « au mieux ridicules au pire inapplicables » ; et un manque de contrôle.
L’UFC dénonce aussi le manque de prévention et de communication en amont pour inciter les consommateurs à réduire leurs déchets, ainsi que « la myriade de logos, source de confusion ». Elle rappelle par exemple que 60 % des Français pensent, à tort, que le « point vert » signifie « produit recyclable ».
L’association propose plusieurs mesures, qu’elle souhaiterait voir intégrer dans le projet de loi de transition énergétique : « rationaliser l’organisation des filières », en créant une seule autorité administrative « capable de contrôler et de sanctionner les acteurs », et en « centralisant au sein d’une même entité les moyens financiers et techniques nécessaire à la prévention ».
Elle propose également de réformer la signalétique et de « supprimer les labels superflus ».
Autre proposition : « Une réforme du mécanisme de couverture des coûts de collecte et de tri des collectivités afin qu’il prenne en compte les spécificités des collectivités locales et couvre la totalité des coûts de collecte optimisée une fois la vente des matériaux recyclables déduite. »
L’organisme Éco-Emballages a aussitôt réagi, par voie de communiqué, à cette étude, déplorant « des inexactitudes et des amalgames ». Il estime par exemple qu’il serait plus juste, au lieu « d’agréger des chiffres », de rappeler que « 67 % des déchets d’emballages ménagers » sont recyclés.
S’il se dit « conscient des progrès qu’il reste à accomplir », l’organisme rappelle que « 7 milliards d’euros ont été investis pour financer le dispositif de tri et de recyclage », et que la Cour des comptes elle-même a souligné « la pertinence du dispositif et l’efficacité des entreprises de la grande consommation et de la distribution pour prendre charge la responsabilité de la fin de vie des emballages ». Il estime enfin être conscient des progrès à faire en terme de communication : « Eco-Emballages tient à rappeler qu’elle a d’ores et déjà fait évoluer le Point Vert vers la signalétique Info-Tri Point Vert, pour simplifier le geste de tri des consommateurs en permettant d’afficher les consignes de tri directement sur les emballages. »
Quant à l'Association des maires de France, elle se montre fort réservée sur les propositions de l'UFC pour réformer le système. « Une autorité unique pour contrôler les acteurs ? Pour moi, elle existe déjà et s'appelle le ministère de l'Écologie », explique ce matin Sylviane Oberlé, responsable du service prévention des pollutions de l'AMF. « Si ce qui est proposé, c'est une nationalisation du dispositif, autant le dire clairement, mais nous y serions totalement opposés, car cela reviendrait à déposséder les collectivités de leurs prérogatives.» Quant à la proposition de réformer le système pour « prendre en compte les spécificités des collectivités locales », elle ne suscite pas plus d'adhésion à l'AMF : « Cette proposition, estime Sylviane Oberlé, révèle une vraie méconnaissance du dispositif – qui est aujourd'hui fondé sur l'accès au dispositif pour toutes les collectivités. Le système proposé reviendrait à imposer les modalités de tri et de collecte aux collectivités, ce qui me paraît inacceptable pour les maires.»
Télécharger l’étude de l’UFC-Que choisir.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Orange se dit prêt à couvrir toutes les zones blanches, seul s'il le faut
Bernard Cazeneuve demande l'implication des polices municipales dans la surveillance des églises
Les Gîtes de France rapportent 71 millions d'euros de taxes par an aux collectivités locales
Retrouver une édition
Accéder au site